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L’écart vert dans nos choix écolo

L’écart vert dans nos choix écolo

On a tous des idéaux et des valeurs.

Et c’est une chose très saine à avoir. Et on aspire à les atteindre.

Cependant, et souvent, on ne parvient pas à aligner nos actions sur nos valeurs.

Et la plupart du temps, on a même de sincères intentions d’harmoniser les deux.

Néanmoins, on échoue à le faire.

Et cette rupture entre nos intentions et nos actions est courante dans les choix de consommation écoresponsable.

Il est couramment appelé l’écart vert entre l’intention et l’action écologique.

C’est en fait un thème que j’ai passé toutes mes années de doctorat à étudier, explorer et tenter de résoudre.

Qu’est-ce que cet écart vert ? Pourquoi existe-t-il ? Et comment pouvons-nous le surmonter ? Dans cet article de blog, je vais toucher brièvement chacune de ces questions.

Définir l’écart vert

L’écart vert, souvent appelé l’écart entre intention et action écolo (en anglais le green gap), fait référence à la disparité entre nos aspirations à faire quelque chose pour la planète et les choix réels que nous faisons dans notre vie quotidienne.

C’est l’espace où les bonnes intentions sont souvent insuffisantes, entraînant une différence notable entre ce que nous disons que nous ferons pour l’environnement et ce que nous finissons réellement par faire.

Facteurs influençant l’écart vert

L’écart entre l’intention et le comportement écologique est influencé par des facteurs personnels et contextuels qui façonnent nos décisions quotidiennes.

Facteurs personnels

Contraintes financières

Au niveau personnel, les contraintes financières peuvent constituer une barrière significative, car les options durables peuvent être perçues comme plus coûteuses.

Par exemple, face à des prix plus élevés pour les produits biologiques par rapport aux produits conventionnels, les individus peuvent opter pour des options plus abordables afin de respecter leur budget limité, compromettant ainsi leurs intentions écologiques.

Objectifs contradictoires

De plus, des objectifs et des priorités contradictoires peuvent entraver la mise en œuvre des intentions écologiques.

Prenons l’exemple de quelqu’un qui planifie réduire son impact environnemental en utilisant les transports publics au lieu d’un véhicule personnel.

Cependant, lorsqu’il est confronté à des contraintes de temps et à la nécessité d’arriver rapidement à une réunion, l’objectif contradictoire d’être ponctuel pourrait prendre le dessus, conduisant au choix de l’option moins respectueuse de l’environnement.

Perception d’un manque de contrôle

De plus, le manque de contrôle perçu sur son propre comportement, influencé par des facteurs tels que des contraintes de temps ou d’inconfort, peut façonner la prise de décision.

Les individus peuvent percevoir les choix durables comme ambigus ou plus difficiles à intégrer dans leurs routines, ce qui affecte leur capacité à aligner leur comportement sur leurs intentions écolo.

Facteurs contextuels

Accessibilité et disponibilité

Du côté contextuel, la disponibilité et l’accessibilité des alternatives écolo sont cruciales. Si les options écolo sont limitées ou difficiles à trouver, les individus seront tentés de diverger de leurs intentions initiales.

Par exemple, quelqu’un désireux de réduire l’utilisation du plastique peut avoir du mal à trouver des magasins dans son quartier proposant des alternatives sans plastique ou zéro déchet.

En l’absence de magasins zéro déchet accessibles ou de magasins en vrac, ils peuvent continuer à acheter à contrecœur des produits emballés dans du plastique.

Norme sociale

De plus, l’influence des normes sociales peut façonner le comportement, car la pression de se conformer aux pratiques conventionnelles peut l’emporter sur le désir de faire des choix écolo.

Dans un cercle social où l’utilisation de plastiques à usage unique est largement acceptée, les individus peuvent trouver socialement difficile de choisir régulièrement des alternatives écolo, reflétant l’impact des normes sociales contextuelles sur le comportement.

Les facteurs ci-haut sont quelques facteurs qui peuvent engendrer un écart vert. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez consulter notre revue de littérature ici.

L’interaction complexe entre les facteurs personnels et contextuels souligne la nécessité de stratégies globales pour combler l’écart entre l’intention et le comportement écolo.

Solutions

Bien qu’il n’y ait pas de solution unique, l’écart vert peut être résolu en appliquant des outils et des interventions issus des sciences comportementales. Surtout, les individus, les entreprises, les institutions et les gouvernements doivent travailler ensemble pour réduire les frictions comportementales et rendre l’option écolo la plus facile, accessible et dérisable.

Les gouvernements pourraient donner des incitations financières aux entreprises pour mieux promouvoir leurs produits et services écolo et les rendre accessibles à tous.

Les entreprises peuvent utiliser des incitations comportementales (nudges) pour guider les consommateurs de manière subtile vers l’option plus respectueuse de l’environnement. Par exemple, une boulangerie peut faire du croissant végétalien l’option par défaut et n’offrir celui au beurre que sur demande.

Enfin, les individus peuvent pratiquer la pleine conscience (mindfulness) et être conscients de leurs choix de consommation plutôt que de se laisser traçiner dans le cycle de surconsommation. J’ai préparé deux outils issus de la science comportementale pour aider les individus à surmonter leur écart vert en désencombrant leurs cerveaux et en planifiant activement leurs actions. Vous pouvez les trouver ici.

Points à retenir

  • L’écart vert est le décalage entre nos intentions écologiques et nos comportements réels en matière d’écologie.
  • L’écart vert est le résultat de facteurs personnels et contextuels.
  • Les facteurs personnels comprennent, entre autres, le pouvoir financier, les objectifs contradictoires et le manque de contrôle perçu.
  • Les facteurs contextuels comprennent, entre autres, l’accessibilité et les normes sociales.
  • Pour résoudre l’écart vert, les gouvernements, les entreprises et les citoyens devraient tous travailler ensemble.
  • Pour les individus désireux d’agir, j’ai créé deux outils comportementaux : Brainstorm Écolo et Intention d’action Écolo.

J’espère bien que vous avez apprécié ce billet de blog.

À la prochaine, et d’ici là, n’oubliez pas d’avoir l’esprit vert et vivant… toujours!

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