Le hic dans notre ‘changement climatique’ : le rôle de la perception dans la prévention de l’action
Ce billet de blog s’inspire du célèbre livre ‘the fault in our stars’ de John Green, dans lequel les deux personnages principaux sont gravement malades. Être malade n’est pas de leur faute, et il n’y a rien qu’ils puissent y faire, alors l’auteur suggère de blâmer le destin, d’où vient le titre : the fault in our stars, initialement tiré d’un écrit de Shakespeare sur Jules César, mais plus à ce sujet plus tard.
Ce billet de blog traite de l’analogie entre l’intrigue du livre et nos efforts en faveur de l’action climatique.
Est-ce le manque d’action climatique est notre faute à nous? Est-ce que c’est à cause de notre paresse?
Ou est-ce que le changement climatique même est à blâmer?
Le changement climatique nous rend difficile le passage à l’action
“Je veux arrêter de manger de la viande, mais les réunions de ma famille tournent toujours autour des briskets, je ne veux pas être l’imposter “Je veux en faire plus pour le climat, mais si le monde se termine bientôt, à quoi bon ?” La narration autour du changement climatique se concentre sur les conséquences négatives, le désespoir et la tristesse, et sur la nécessité de faire des sacrifices et de supporter des coûts pour pouvoir contribuer (ce qui n’est pas toujours le cas).
En fait, encadrer la narration sur le changement climatique de manière négative déclencherait des sentiments négatifs, et pour nous, humains, cela entraîne l’évitement. Éviter le sujet, éviter d’y penser ou d’en parler, ou de l’inclure dans nos décisions et nos choix de consommation.
Obstacles à une narration attrayante sur le changement climatique
Ce qui rend le changement climatique peu attrayant, ce sont de nombreuses barrières psychologiques. Pour les besoins de ce billet de blog, concentrons-nous sur deux d’entre elles : le désespoir et la dissonance.
Le désespoir
Lorsque la plupart des discussions sur le réchauffement climatique et le changement climatique se concentrent sur la peur et l’urgence, et tentent d’insuffler cette image de catastrophes mondiales, nous rejetons instinctivement cette image sombre. En tant qu’êtres humains, nous sommes structurés pour éviter les émotions négatives, la peur, le désespoir et la frustration.
Ainsi, lorsque le climat est toujours associé à des crises et à un sombre avenir, il est tout à fait normal d’observer un rejet de la part du public. Communiquer une alternative favorable au climat, que ce soit un plat végétalien ou un moyen propre de se déplacer, nécessite une narration axée sur la sauvegarde du monde, un avenir plus lumineux et des émotions positives de fierté, d’appartenance et d’accomplissement.
La dissonance
Alors que nous nous efforçons d’aligner nos valeurs et nos intentions avec des actions durables, la narration globale entourant le changement climatique peut magnifier cet écart entre intention et action, rendant notre lutte encore plus difficile. Permettez-moi d’expliquer. Nous ressentons déjà de la culpabilité de ne pas être parfaitement en phase avec nos valeurs environnementales. Ensuite, nous regardons un documentaire ou un reportage montrant à quel point la crise climatique est grave et quelles sont les conséquences importantes sur nos vies et l’avenir de la planète. Ensuite, nous commençons à nous sentir encore pire, car il y a maintenant une inconsistence entre la gravité du discours et nos incohérences comportementales individuelles. Cela amplifie et réitère les sentiments de désespoir et de tristesse.
Mais il y a des moyens de contrer cette narration dans le discours sur le changement climatique, et la récente publicité d’Environnement et Changement climatique Canada incarne un cadre de communication meilleur et plus lumineux (vous pouvez l’a regarder’écouter ici ).
Le hic est-il vraiment dans nos étoiles ?
Permettez-moi de revenir à l’intrigue du livre. Tu sais, John Green, l’auteur du livre, s’est inspiré de “Jules César” de Shakespeare, où Cassius dit : “La faute ne réside pas dans nos étoiles, mais en nous-mêmes”, voulant transmettre que nous sommes responsables de nos actions, pas le destin. Cependant, dans le livre de John Green, la faute était effectivement dans nos étoiles, car les deux personnages n’étaient pas à blâmer et il n’y avait rien qu’ils puissent faire contre leur maladie.
Alors, lequel est-ce en ce qui concerne le changement climatique ? Sommes-nous à blâmer de ne pas agir pour le climat ? Ou le changement climatique lui-même est-il à blâmer ? En revenant à mon analogie, il existe en effet une barrière de perception importante qui empêche les gens d’agir. Cette narration donne l’impression que le changement climatique est lointain, sombre et non souhaité. Donc, la faute réside dans la perception et la narration du changement climatique, pas dans les personnes qui le reçoivent.
Cependant, une fois que nous comprenons ce qui entrave l’action, et maintenant que nous avons les connaissances, les outils et la science pour aborder la narration sur le changement climatique et mieux concevoir la communication pour encadrer les actions liées au climat, les produits, les services et les alternatives… je crois que nous devrions commencer à partager une partie de la responsabilité. Blâmer le destin signifie que nous ne pouvons rien faire pour le contrer.
Mais nous avons le pouvoir de mieux communiquer et d’inclure plus efficacement les considérations climatiques dans nos décisions et nos choix. Alors, mon ami, la faute n’est plus dans notre ‘changement climatique’; elle réside plutôt en nous-mêmes.
Points à retenir
- La narration autour du changement climatique n’est pas conçu pour séduire les destinataires.
- Lorsqu’il est centré sur le pessimisme, la communication sur le changement climatique peut entraîner un évitement.
- Il y a effectivement une faute attribuée la communication et la perception du changement climatique.
- Mais notre connaissance du changement comportemental et de l’attrait de la communication est puissante, et nous avons la responsabilité de conceptualiser de nouvelles communications plus efficaces autour du changement climatique, ceux qui suscitent l’action.
J’espère que vous avez apprécié ce billet de blogue.
À la prochaine.
D’ici là, garder un esprit vivant et vert… toujours!
NB: L’image de ce billet de blogue est inspirée par la couverture du livre ‘the fault in our stars” de John Green, initiallement créé par Rodrigo Corral.
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